La grève des métallos bavarois annonce un printemps chaud pour
Helmut Kohl Berlin, de notre correspondante En Bavière, 11.000 métallurgistes sont restés chez eux hier matin après le déclenchement de la première grève depuis 1954 dans cette région opulente et âpre au travail du sud de l'Allemagne.
Le printemps s'annonce donc chaud pour le chancelier Kohl, qui n'a toujours pas fini d'éponger les conséquences sociales de la très coûteuse unification et de la récession économique, la plus grave que vient de traverser l'Allemagne depuis la guerre et qui semble selon les prévisions publiées récemment par les instituts d'analyse économique toucher à sa fin.
Le mouvement des métallurgistes, décidé jeudi par le syndicat géant IG Metall, a paralysé 21 entreprises (employant 24.000 salariés), la plupart concentrées autour des grandes villes de Nüremberg, d'Augsburg et d'Ingolstadt. Parmi les entreprises touchées hier: AEG Hausgerätewerk (électroménager), deux firmes appartenant à Siemens, le géant de l'électrotechnique, et une usine Grundig. Les usines BMW, fleuron de l'économie bavaroise, n'ont pas encore été affectées. Dans le Bade-Wurtemberg et en Hesse, des débrayages de solidarité ont été organisés. Le mouvement, encore très limité, devrait comme le planifient les stratèges d'IG Metall progressivement faire tache d'huile la semaine prochaine. «La grande grève commence en tout petit», se moquait hier matin le journal berlinois de gauche Tageszeitung. La pause du week-end et