L'«Affirmative Action» qui privilégie la race, l'origine ou le sexe
dans les critères d'embauche des entreprises américaines pourrait être remise en question. Un recul pour les organisations de défense des droits civiques pour qui l'inégalité entre races est encore trop forte.
Sacramento (Californie), envoyé spécial - NÉ EN LOUISIANE, il y a cinquante-cinq ans, orphelin à 4 ans, vivant de petits boulots à 14 ans, Ward Connerly, un consultant en immobilier qui vit aujourd'hui dans un quartier cossu de Sacramento, est un exemple de réussite noire. Membre du «Board of Regents», le conseil d'administration de l'enseignement supérieur public californien, il pourrait aussi être celui qui mettra fin à des années de procédures favorables aux minorités ethniques dans les universités californiennes, regroupées derrière le qualificatif fourre-tout «Affirmative Action». «Chaque jour dans ce pays, explique-t-il, des milliers de femmes ou de membres de minorités ethniques sont embauchés ou font l'objet de promotions, remportent des contrats. Le sexe ou la race ne jouent souvent aucun rôle dans ces décisions. Mais pour beaucoup ils sont suspectés de bénéficier de faveurs exceptionnelles. C'est l'effet le plus odieux de l'Affirmative Action, une nouvelle forme de discrimination qui frappe la réussite des minorités que l'on voulait, précisément, protéger.»
Un cadre juridique incertain. Par conviction Ward Connerly, qui détient son entreprise à 50/50 avec sa femme (blanche), refuse de jouer le