Un appendice de terre occupant moins de 1.500 km2, est en passe de
devenir un nouveau sujet de litige entre Moscou et Pékin. Le problème posé par la limite la plus orientale de la frontière sino-russe, sera au coeur des cinquante questions que le chef de la diplomatie russe Andreï Kozyrev, prévoit d'aborder lors de son séjour à Pékin mercredi et jeudi. La Chine et la Russie, qui partagent plus de 4.000 km de frontière commune, avaient fini par ratifier l'an dernier un accord précisant le tracé de leur ligne de démarcation. Mais Yevgeny Nazdratenko, le gouverneur de Primorsky, la région la plus extrême-orientale de la Russie, s'est opposé ces derniers jours à la rétrocession à la Chine d'une langue de territoire, située près de la zone économique spéciale de Tunmen, au confluent des intérêts chinois, nord-coréens et russes. Cette zone permettrait à la Chine d'obtenir un accès à la mer du Japon.
La région est un sujet de contentieux entre les deux voisins depuis plus d'un siècle et avait été à l'origine d'accrochages violents en 1969. Début février, Kozyrev s'est prononcé en faveur du respect de l'accord frontalier. Le territoire devrait donc normalement être rétrocédé à la Chine. Mais plusieurs voix, notamment au sein du Parlement russe, se sont associées aux demandes de Nazdratenko, estimant que cette redéfinition de la frontière nuit aux intérêts nationaux de la Russie. Empêtré dans l'affaire de Tchétchénie, Kozyrev se trouve dans une situation difficile pour s'opposer fron