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Portrait

Luis Roldan : Roldy, un aigrefin roublard

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publié le 1er mars 1995 à 2h10

LUIS ROLDAN. Le premier flic d'Espagne a vu sa carrière fulgurante

au sein du Parti socialiste brisée par les révélations sur le patrimoine colossal qu'il aurait accumulé depuis son arrivée à la tête de la Garde civile, en 1986.

Roldy, un aigrefin roublard Madrid, de notre correspondant - RECHERCHÉ: LUIS ROLDAN, alias l'Ingénieur. 51 ans. 1,80 mètre. Yeux foncés. Barbe. Tendance à l'obésité. Chauve. Récompense: un million de pesetas» (environ 40.000 F, ndlr). En mai dernier, l'hebdomadaire Cambio 16 avait offert à ses lecteurs, sur le mode humoristique, cette affiche, où Luis Roldan, alias «Roldy», apparaissait photographié de face et de profil, à l'image des avis de recherche de terroristes de l'ETA, placardés régulièrement par la Garde civile dans les lieux publics. Roldan avait déjà pris la poudre d'escampette et plus personne ne le défendait. Le premier flic d'Espagne était devenu un chorizo, terme qui évoque à la fois le voyou et le petit malin, dans la grande tradition picaresque espagnole.

Des diplômes inexistants. Roublard au point de maquiller son curriculum vitae. Quand il est nommé préfet de Navarre, en 1982, à l'arrivée des socialistes au pouvoir, il se présente comme ingénieur et titulaire d'une maîtrise en économie d'entreprise. Personne n'ira vérifier ses diplômes inexistants. A Saragosse, où Luis Roldan est né en 1943 et où il a commencé à militer quelques semaines après la mort de Franco, la blague fait aujourd'hui fureur: «Je suis diplômé de la même universi