Menu
Libération

L'ex-femme de Nelson Mandela est soupçonnée d'abus de biens sociaux

Article réservé aux abonnés
publié le 2 mars 1995 à 2h30

PENDANT PRES DE CINQ HEURES, hier, la résidence de Winnie Mandela à

Soweto et neuf des bureaux de l'organisation de bienfaisance en faveur des sans-abri qu'elle dirige ont été soumis à une perquisition en règle. Quarante détectives de l'unité antifraude de la police sud-africaine ont saisi plusieurs dizaines de documents qui pourraient impliquer l'ex-épouse du président Nelson Mandela dans plusieurs affaires d'abus de biens sociaux et de trafic d'influence. Selon le chef de la police, les premiers éléments d'enquête attestent de la «disparition de plusieurs millions de rands» et pourraient mener à de nombreuses arrestations.

La presse sud-africaine avait été la première, il y a deux semaines, à soupçonner de gestion frauduleuse la présidente de Capp (Coordinated anti-poverty program). Usant de sa position de vice-ministre de la Culture, Winnie Mandela aurait obtenu de plusieurs municipalités de la région de Johannesburg leur choix exclusif en faveur d'une société chargée de la construction de logements pour les sans-abri. En échange, ladite société se voyait forcée d'accorder la moitié de ses actions à la fille de Winnie Mandela, Zindzi, et une autre partie au médecin privé de la ministre.

Par ailleurs, Winnie Mandela est également accusée d'avoir détourné une donation de 800.000 francs initialement faite par le Premier ministre pakistanais, Benazir Butto, à la ligue des femmes de l'ANC. Partie ­ malgré l'interdiction posée par le Président ­ en tournée en Afrique de l'Ouest,