Pékin reste sourd aux appels à la démocratie des dissidents chinois
Pékin, de notre correspondante Plusieurs dizaines de dissidents chinois ont lancé cette semaine des appels et pétitions appelant les députés de l'Assemblée nationale populaire à défendre les droits de l'homme.
Cette opération est devenue rituelle à la veille de chaque session annuelle de l'Assemblée nationale qui doit se réunir à Pékin le 5 mars. Mais les risques sont de plus en plus élevés pour les contestataires car la répression s'est encore renforcée depuis un an. Les textes des pétitions sont généralement faxés aux agences de presse ou remis aux journalistes étrangers par un membre de l'entourage des dissidents, ces derniers étant trop étroitement surveillés pour pouvoir établir des contacts directs avec des étrangers sans être interpellés.
Harcèlement policier incessant Wang Dan, par exemple, l'ancien chef de file du mouvement étudiant de Tiananmen en 1989, libéré début 1993, fait l'objet d'un harcèlement policier incessant depuis l'année dernière. Il a de nouveau été interpellé mardi, puis relaxé après avoir lancé un appel à la suppression des camps de rééducation par le travail. La Chine compte officiellement 685 prisons et 1,28 million de prisonniers dont 2.769 prisonniers politiques. Mais les associations de défense des droits de l'homme estiment que ces chiffres n'intègrent pas les camps de travail où de nombreux prisonniers politiques sont envoyés sous couvert de crimes «de droit commun». La Chine