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La vraie-fausse extradition de Luis Roldan embarrasse le gouvernement espagnol

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publié le 4 mars 1995 à 2h26

La vraie-fausse extradition de Luis Roldan embarrasse le

gouvernement espagnol Madrid, de notre correspondant L'opposition espagnole a demandé hier la démission de Juan Alberto Belloch, le superministre de la Justice et de l'Intérieur, accusé d'avoir caché les circonstances exactes de l'arrestation de Luis Roldan, ex-patron de la garde civile.

La capture de Luis Roldan (brillante opération de police), présentée mardi comme une «très bonne nouvelle», s'est transformée en trois jours en un tel imbroglio diplomatico-judiciaire que le gouvernement de Felipe Gonzalez en a perdu tout le bénéfice politique. La seule chose qui soit sûre, désormais, c'est que la police espagnole détenait lundi l'ancien directeur de la garde civile en fuite depuis 10 mois, accusé de corruption. Mais l'embrouillamini est tel que le quotidien el Païs ironise: «Certains en arrivent même à penser que celui qui est aujourd'hui écroué à la prison d'Avila n'est pas le vrai Roldan mais une poupée gonflable déguisée.» Il y a maintenant une affaire Roldan dans l'affaire Roldan, qui pourrait avoir d'importantes conséquences.

Retour en arrière: la première version officielle de l'arrestation de Roldan fait état d'une détention au Laos, par les autorités de ce pays, qui l'auraient ensuite remis à la police espagnole à l'aéroport de Bangkok en Thaïlande, en vertu d'une étrange «extradition administrative» ­et non pas judiciaire puisqu'il n'y a pas de traité d'extradition entre les deux pays. Mercredi, la presse espag