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Libération

Vingt-cinq ans de prison en Californie, pas de quartier pour le voleur de pizza

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publié le 4 mars 1995 à 2h26

Washington, de notre correspondant

Un homme de 25 ans, poursuivi pour avoir volé une part de pizza «pepperoni» à un groupe d'adolescents, a été condamné à une peine de prison de vingt-cinq ans minimum.

Jerry Dewayne Williams, après un après-midi noyé à la bière avec un camarade, sous la chaleur assommante de l'été californien, avait trouvé malin d'aller voler une part de pizza à un groupe d'enfants, dans une pizzéria fast-food de Redondo Beach. Il passera donc au moins vingt-cinq ans de sa vie en prison et peut-être davantage, puisque la sentence imposée jeudi par le juge Donald Pitts prévoit textuellement une peine allant «de vingt-cinq ans à la perpétuité».

Son défenseur, commis d'office, a l'intention de faire appel mais l'affaire a de quoi raviver les débats autour de la loi controversée, votée par la Californie l'an dernier, qui rend obligatoire la condamnation à vie des prévenus qui en sont à leur troisième crime ou délit dit «sérieux». «Trois coups, dehors!»: telle est la formule élégante qui résume l'esprit de la loi et qui fait fureur dans le reste du pays, où les élus des deux partis sont lancés dans une course à qui paraîtra le plus «dur» face à la criminalité. Même Bill Clinton, dans son discours sur l'état de l'Union du début de 1994, avait fait de «trois coups, dehors!» un des points clés de sa loi sur le crime ­ appliquant la formule à une série de crimes fédéraux.

L'exemple californien aurait pourtant de quoi provoquer une réflexion plus salubre chez les dirigean