L'armée brésilienne n'arrête pas
le crime dans les favelas de Rio Rio, de notre correspondant L'accord signé le 31 octobre entre les autorités de l'Etat de Rio et le pouvoir fédéral impliquant l'armée dans la lutte contre la criminalité à Rio de Janeiro a été «informellement» prorogé une nouvelle fois cette semaine.
Aujourd'hui, la «paix armée» promise à la population de Rio, exaspérée par l'insécurité, paraît illusoire. En dépit des satisfecit officiels et des sondages favorables à l'intervention des forces armées dans un domaine relevant légalement de la compétence des divers corps de police, les statistiques du secrétariat à la Sécurité publique démontrent que Rio se maintient bel et bien dans le peloton de tête des villes les plus violentes du monde. Même si les 44 homicides (chiffre nettement inférieur à la moyenne quotidienne) enregistrés durant les cinq jours du carnaval paraissent prouver le contraire, au regard des hécatombes des années précédentes, le commandement militaire de l'Est (CML), chargé de l'organisation de l'«opération Rio», ne s'est pas montré à la hauteur des objectifs qui lui étaient assignés.
Dans les 600 favelas cariocas, le crime organisé perdure. En dépit de spectaculaires opérations de ratissage menées quasi quotidiennement en novembre et décembre avec l'aide de blindés et d'hélicoptères, les résultats affichés par le CML sont décevants. 428 armes et quelque 400 kilos de drogue saisis, 221 suspects interpellés, quelques «lampistes» sous les verrous