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Li Peng s'en prend au gouvernement devant l'Assemblée nationale populaire chinoise

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publié le 6 mars 1995 à 2h24

Li Peng s'en prend au gouvernement devant l'Assemblée nationale

populaire chinoise Pékin, de notre correspondante Le Premier ministre chinois, Li Peng, a ouvert hier la session annuelle de l'Assemblée nationale populaire (ANP) par un bilan critique de l'année 1994.

Ce ton, inhabituel dans l'hémicycle de l'ANP, vaste chambre d'enregistrement qui réunit chaque année près de 2.000 députés pendant deux semaines pour entériner des lois et des remaniements politiques décidés au préalable, est apparu comme une attaque indirecte contre le chef de file du courant réformiste, le vice-Premier ministre Zhu Rongji. L'an dernier, Zhu, attaqué pour les «dérapages» issus de la réforme (inflation, stagnation de l'agriculture et difficile reconversion des entreprises publiques), a dû adopter un profil bas. «Si la flambée des prix (+ 21,7% en 1994) tient surtout à des facteurs conjoncturels indépendants de notre volonté, il faut aussi reconnaître que la politique suivie par les autorités à tous les niveaux y est aussi pour quelque chose», a lancé Li Peng, rayonnant, devant un Zhu Rongji à la grise mine.

Zhu devrait se voir déchargé de deux dossiers essentiels (agriculture et industrie), affirment des sources proches du pouvoir. Ces dossiers seraient respectivement confiés à Wu Bangguo et Jiang Chunyun, deux proches du Président et chef du Parti communiste, Jiang Zemin, qui seraient nommés vice-Premiers ministres. Les objectifs pour 1995 viseront à consolider l'acquis des réformes et à «trouver d