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Libération

Coulisses : défilé d'investisseurs français à Cuba

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publié le 8 mars 1995 à 2h20

«On n'a jamais vu autant de riches gaulois d'un seul coup!

Mireille Mathieu ne vient pas?», demande sérieusement une traductrice épuisée. C'est Danièle Mitterrand qui a ouvert, le 14 février dernier, le défilé de personnalités françaises qui font depuis deux semaines les beaux jours des chroniqueurs cubains. Habituée aux visites strictement privées sur l'île (quatre au cours des six dernières années), l'épouse du Président n'en a pas moins remis très officiellement aux autorités cubaines pour 12,5 millions de francs de matériel médical au nom de l'association France Liberté qu'elle dirige. Elle a dîné une fois de plus avec Fidel Castro et la quasi-totalité du gouvernement cubain à la résidence de l'ambassadeur de France, Jean-Raphaël Dufour.

On avait appris quelques semaines plus tôt que Paris allait accroître de 50 millions de francs ses crédits pour financer les exportations françaises à Cuba (675 millions de francs en 1994) à la suite d'une visite à l'Elysée du «superministre» cubain de l'économie, Carlos Lage. Dans son sillage, une délégation de trente représentants du CNPF, conduite par son vice-président Jean-Pierre Desgeorges, débarque quelques jours plus tard à La Havane. Rien que du beau monde: Alcatel, Dior, EDF, Alsthom, la Compagnie générale des eaux, Paribas, Peugeot. Cent rendez-vous «au plus haut niveau», dix contrats signés et un «succès considérable», selon Desgeorges... En vrac, les Français vont ouvrir des boulangeries, une usine de panification, construir