Rome,
de notre correspondant Onze personnes tuées en moins d'un mois; un sous-officier des carabiniers, en première ligne dans la lutte contre la Mafia, qui, atteint dans son honneur, se suicide. La Sicile connaît à nouveau la peur, comme dans les années 80, quand la guerre déclenchée par les Corleonais de Toto Riina pour le contrôle de Cosa nostra fit plus de mille morts.
L'Etat se sent à nouveau impuissant, comme lors des attentats contre les juges Falcone et Borsellino. La dernière en date des victimes de la Pieuvre porte un nom qui est à lui seul un symbole: Domenico Buscetta, 45 ans, neveu de Tommaso Buscetta, le plus célèbre des mafieux repentis a été abattu lundi à 20 heures devant la porte de sa bijouterie. «On exterminera tous les Buscetta, leurs proches, leurs amis jusqu'à la septième génération!»: au début des années 80, les chefs de Cosa nostra avaient ainsi répondu à la «trahison» de «don Masino», premier «homme d'honneur» à avoir rompu la loi du silence et à avoir révélé au juge Giovani Falcone des pans entiers de la vie secrète de l'organisation. En moins de deux ans, douze membres de sa famille furent abattus.
La campagne de mort contre les collaborateurs de justice subit un coup d'arrêt avec l'arrestation de Toto Riina et d'autres membres de la «coupole», l'instance suprême de commandement de Cosa nostra. Les enquêteurs pensèrent alors que l'organisation traversait une période difficile, qu'elle avait besoin de temps pour se réorganiser sur des bases nouvelle