San Sebastian, envoyé spécial
«Monseigneur Setien n'a d'évêque que le nom.» Membre du Parti populaire (conservateur), donc foncièrement catholique, comme peut l'être la droite espagnole depuis toujours, Eugenio Damboriena oublie la charité chrétienne quand il parle de José Maria Setien, l'évêque de San Sebastian. Depuis quinze ans qu'il est à la tête de ses ouailles de la province basque de Guipuzcoa, Mgr Setien est l'évêque de la polémique: jugé tour à tour «trop tiède», «ambigu» ou «hypocrite», le hiérarque catholique est accusé par ses détracteurs d'une certaine complaisance à l'égard du terrorisme de l'ETA. «De fait, il n'est pas notre évêque, continue Eugenio Damboriena, parce qu'il réagit trop mollement à des choses aussi sérieuses que des attentats contre la vie humaine.» Dernier reproche en date, Mgr Setien a tardé vingt-quatre heures à condamner l'assassinat par l'ETA de Gregorio Ordonez, responsable du Parti populaire au Pays basque, future tête de liste à San Sebastian pour les élections municipales du 28 mai prochain. Gregorio Ordonez, qui, avant sa mort, disait de l'évêque: «Je ne lui pardonnerai jamais de ne pas s'être manifesté clairement, durant des années, contre le terrorisme.» Lors des funérailles du responsable du PP, l'homélie de José Maria Setien aurait été «glaciale», aurait «manqué de chaleur humaine». «L'évêque de San Sebastian montre une disponibilité choquante à comprendre le terrorisme», écrivait le lendemain le très catholique et conservateur quot