Genève,
de notre correspondant Pékin n'est plus assuré de l'impunité en matière de violation des droits de l'homme. Ce n'est que d'une voix que la Chine a échappé hier à une condamnation des Nations unies.
Il s'en est fallu d'un cheveu, hier, pour que la Chine soit condamnée par la Commission des droits de l'homme. Cela aurait été la première fois qu'une grande puissance, membre permanent du Conseil de Sécurité, se serait trouvée montrée du doigt dans l'enceinte onusienne pour des violations des libertés fondamentales. Mais, finalement, après un lobbying intensif, les diplomates chinois ont réussi à convaincre 21 pays de s'opposer à la résolution, alors que 20 autres se prononçaient pour et que 12 s'abstenaient.
Pourtant, les Occidentaux, emmenés par la France au nom de l'Union européenne et soutenus par les Etats-Unis, ne sont pas mécontents du résultat. «Nous n'espérions pas obtenir un score si serré», commentait un diplomate européen, alors que les Américains jugeaient «qu'un pas a été franchi dans la bonne direction». En effet, pour la première fois, les Chinois ont perdu la guerre de procédure, alors que, ces dernières années, ils étaient toujours parvenus à empêcher le vote d'une résolution en obtenant «une motion de non-action» dont l'effet était de geler immédiatement toute possibilité de condamnation.
Hier matin, l'ambassadeur chinois, Jin Yongjian, a appelé «tous les pays en développement à s'opposer à la résolution», affirmant que, «depuis la guerre de l'opium, menée