Moscou,
correspondance La Journée internationale des femmes, dans la Russie post soviétique, semble avoir perdu toute signification politique. A la une des journaux, la lauréate du concours «miss Etoile rouge» a remplacé la kolkhozienne souriante.
Déjà, au temps de l'URSS, le 8 mars était loin d'être un jour de lutte mais plutôt une sorte de Fête des mères matinée de Saint-Valentin. Avec l'économie de marché, la tendance a simplement été amplifiée. Hier, dans Moscou déserte -le 8 mars est aussi jour de fête nationale en Russie seuls quelques hommes rôdaient autour des rares kiosques ouverts, à la recherche d'un cadeau de dernière minute. L'air désespéré, un jeune homme fait le tour des vendeurs de fleurs qui, pour l'occasion, ont triplé leur prix. Il se rabat finalement sur un bouquet d'oeillets fatigués. «Ces derniers jours, j'ai vendu six fois plus de bouteilles de parfum que d'habitude, principalement des marques connues», explique Lena, qui a installé son étal dans un passage souterraindu centre-ville. Le 8 mars fait également le bonheur des sex-shops. Leur chiffre d'affaires a doublé ces derniers jours, selon un sondage duquotidien populaire Moskovsky Komsomolets. Panoplie sado-maso ou bouquet de roses, la fête des femmes tape donc dans les portefeuilles. Genia, gardien de parking, fait le compte: «Cinq tulipes à dix mille roubles pièce (environ neuf francs), une boîte de chocolats pour 30.000 roubles (27 francs), des escarpins italiens pour 250.000 roubles (180 fran