Buenos Aires,
correspondance Le président argentin a refusé de revenir sur son «pardon» aux militaires impliqués dans la disparition de prisonniers politiques, à la suite des déclarations d'un officier relatant comment plusieurs centaines d'entre eux avaient été jetés vivants à la mer.
Carlos Menem a estimé lundi soir lors d'une conférence de presse que les déclarations de l'ex-capitaine de frégate Adolfo Scilingo n'étaient pas «vraies» et que «le pardon» accordé en 1990 aux anciens chefs militaires était nécessaire pour «le calme et l'unité du pays».
Adolfo Scilingo, aujourd'hui à la retraite, a expliqué qu'entre 1.500 et 2.000 prisonniers politiques détenus dans l'Ecole de mécanique de la marine (Esma) ont été jetés vivants à la mer, après avoir été drogués, pendant les deux premières années de la dictature militaire argentine. L'enregistrement de la confession de l'ex-capitaine de frégate diffusé à la télévision fait grand bruit dans l'armée et toute la société civile.
Selon le capitaine Adolfo Scilingo, «pendant deux ans 1976-1978 chaque mercredi, après avoir dit à un groupe d'une vingtaine de détenus qu'on allait leur appliquer un vaccin avant leur transfert au sud (de l'Argentine), un médecin naval leur injectait un somnifère et on les embarquait dans un avion de la marine ou de la préfecture. Le médecin leur injectait un deuxième somnifère au décollage. Puis pendant le vol, les officiers et sous-officiers les déshabillaient et quand le commandant de bord le leur indiqu