Menu
Libération

Espagne : face au juge, Roldan charge plusieurs membres du gouvernement espagnol

Article réservé aux abonnés
publié le 10 mars 1995 à 2h17

LUIS ROLDAN a commencé à mettre ses menaces à exécution et à

«cracher le morceau». L'ex-patron de la Garde civile espagnole, capturé fin février après dix mois de fuite et accusé d'avoir détourné 200 à 300 millions de francs, avait toujours affirmé qu'il ne tomberait pas seul. Il a accusé d'anciens hauts responsables socialistes, dont deux ministres en exercice, d'avoir trempé dans toutes sortes d'irrégularités, liées notamment au détournement de fonds réservés du ministère de l'Intérieur.

Appelé à déposer dans l'affaire du GAL par le juge d'instruction Baltasar Garzon, Luis Roldan aurait confirmé les soupçons du juge sur l'implication de l'ex-secrétaire d'Etat à la Sécurité, Rafael Vera, actuellement en détention préventive, dans le financement de ces «escadrons de la mort» para-policiers, responsables d'au moins 24 assassinats, dans les années 80, contre la mouvance séparatiste basque. Roldan a ensuite demandé à déposer spontanément et a accusé de détournements de fonds publics Rafael Vera, les deux anciens ministres de l'Intérieur José Barrionuevo et José Luis Corcuera, Narcis Serra, l'actuel numéro 2 du gouvernement, et Julian Garcia Vargas, l'actuel ministre de la Défense. Selon ses avocats, Luis Roldan craint pour sa vie et voulait s'assurer que ces faits fassent l'objet d'une enquête. Baltasar Garzon a transmis ces confessions au Tribunal suprême, seule instance habilitée à décider d'éventuelles poursuites contre des membres du gouvernement et du Parlement.

J.-H.A. (M