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Libération

L'erreur mexicaine

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publié le 14 mars 1995 à 2h11

L'erreur mexicaine

- La fuite-exil à Boston de l'ancien président du Mexique, Carlos Salinas de Gortari (voir page 12), a intensifié le coup de projecteur violent qui éclaire la politique mexicaine des Etats-Unis depuis qu'a éclaté la crise du peso. Les informations et analyses qui se multiplient ces jours-ci dans la presse américaine sur les moeurs politiques en vigueur chez le grand voisin du Sud, sur l'étendue de l'influence de la «narcomafia» ­ les trafiquants de drogue, qui disposent d'alliés au plus haut niveau du gouvernement mexicain ­ ou sur la dangereuse fragilité de l'économie et de la société mexicaines, ne sont pas des révélations pour tout le monde. Il apparaît même qu'elles n'en sont pas pour les responsables américains, qui s'efforçaient simplement de traiter, racontait dimanche un article du Washington Post, avec les dirigeants mexicains les moins corrompus.

Le destin particulier de Carlos Salinas est, de ce point de vue, une épine particulièrement douloureuse au talon des présidents américains successifs, Bush et Clinton, qui n'avaient pas caché l'admiration que leur inspirait ­ c'était hier ­ le président mexicain. Les longues négociations, puis les longs débats internes sur la ratification du traité de libre-échange nord-américain (Alena) avaient fourni aux présidents américains de nombreuses occasions de saluer leur collègue mexicain, sa sagesse et son oeuvre modernisatrice. Après son départ de la présidence, l'administration Clinton n'avait pas ménagé s