Un an après son entrée en fonction, le président chilien Eduardo
Frei engrange les succès diplomatiques et économiques. Mais ses maladresses politiques laissent à la démocratisation un goût d'inachevé.
Les oubliés du réveil chilien Santiago, correspondance - C'EST EN QUELQUE SORTE une photo d'anniversaire, prise début mars, un an après l'entrée en fonction d'Eduardo Frei, et qui a fait la une de tous les journaux de Santiago: autour du roi Juan Carlos, le président de la République chilienne, en visite officielle en Espagne, pose pour la postérité en compagnie de son illustre compatriote, «Bam-Bam» Zamorano, l'attaquant-vedette du Real de Madrid. C'est aussi une image au miroir des ambitions chiliennes: plus populaire que le chef de l'Etat, plus connu que nombre de ses ministres, le jeune footballeur incarne la nouvelle fierté de réussir qui parcourt le pays andin.
Réussir, pour le gouvernement du démocrate-chrétien Eduardo Frei, se mesure d'abord à l'aune de la reconnaissance internationale. Grand voyageur, le Président a moissonné les succès: après son admission au sein de l'Apec, la future zone de libre-échange de l'Asie-Pacifique, le Chili a été invité à négocier les conditions de son intégration dans l'Alena, le marché commun nord-américain. En outre, Santiago frappe à la porte du Mercosur (formé par le Brésil, l'Argentine, le Paraguay et l'Uruguay), tout en faisant une cour assidue aux capitales du vieux continent, dans l'espoir de signer prochainement un traité commerci