Istanbul sous le choc des violences religieuses
Istanbul, correspondance Plusieurs centaines d'alevis se sont de nouveau rassemblés hier après-midi dans le quartier Gazi Osman Pasa d'Istanbul, où vingt-trois personnes au moins ont trouvé la mort lundi dans de violents affrontements avec les forces de l'ordre après un attentat qui, dimanche soir, avait fait trois victimes dans leur communauté. Un responsable de l'association locale des alevis affirme que 36 personnes sont encore portées disparues. La police s'est complètement retirée du quartier mais elle en bloque tous les accès et la tension reste très forte. Les représentants de la communauté alevie ont demandé aux autorités locales la libération immédiate des habitants arrêtés et la restitution aux familles des corps des victimes tués par balles. La préfecture de police refuse, craignant que ces funérailles n'occasionnent de nouveaux affrontements.
Le Premier ministre Mme Tansu Çiller et le ministre de l'Intérieur Mentese, ont accusé le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan qui mène la guérilla séparatiste dans le Sud-Est anatolien) d'être «le provocateur et l'organisateur des troubles» dans le but de déstabiliser le pays par un conflit entre alevis et sunnites. Les trois grands quotidiens populaires nationaux, ont publié des éditoriaux et des manchettes similaires: «Nous ne tomberons pas dans le piège des traîtres.» Les chaînes de télévision publiques et privées insistent aussi sur «le complot fomenté contre l'indivisi