Le quitte ou double de Lamberto Dini
Rome, de notre correspondant Le gouvernement italien a été contraint hier de poser la question de confiance pour faire adopter par les députés de nouvelles mesures censées réduire le déficit budgétaire de 20.000 milliards de lires supplémentaires en 1995 (60 milliards de francs).
Le vote aura lieu aujourd'hui, après le délai de vingt-quatre heures prévu par la loi. Dini a adressé un appel solennel à tous les partis pour qu'ils fassent preuve de responsabilité devant la gravité de la situation: «Ce n'est pas le gouvernement qui est en danger, mais le pays», a-t-il déclaré.
Sera-t-il entendu? Rien n'est moins sûr. Silvio Berlusconi et ses alliés affichent ouvertement l'intention de faire tomber le gouvernement pour pousser le président de la République à convoquer de nouvelles élections législatives, au plus tard en juin. Objectifs que partagent la majorité des députés de Rifondazione comunista, le courant orthodoxe issu des cendres du PCI. Lundi, dès l'ouverture du débat budgétaire à la Chambre, cette convergence d'intérêts a ainsi réussi à mettre en minorité le gouvernement sur deux amendements, qui risquaient de creuser davantage le déficit de l'Etat. Voyant son collectif budgétaire dénaturé d'entrée de jeu, le président du Conseil a donc décidé de rejeter tous les amendements et de jouer le tout pour le tout en demandant au Parlement de lui renouveler la confiance. On saura aujourd'hui si ce quitte ou double a été la bonne décision. Ou si,