Rome,
de notre correspondant Le gouvernement de Lamberto Dini a gagné hier sa bataille la plus difficile, en obtenant la confiance de la Chambre des députés par seulement 6 voix d'écart.
Le Parlement, avec un second vote et 12 voix de majorité, a ensuite adopté l'ensemble des mesures de réduction du déficit budgétaire pour un montant supplémentaire de 23.000 milliards de lires (70 milliards de francs) en 1995. Bookmakers et agents de change avaient donc vu juste. La rumeur selon laquelle la crise allait être évitée de justesse a commencé à se répandre à la Bourse de Milan en fin de matinée. En quelques minutes la lire a récupéré par rapport au mark qui est redescendu en dessous du seuil des 1.200 lires après avoir enregistré un nouveau record historique à 1.231.
Le président du Conseil, Lamberto Dini, avait lancé encore hier matin, des appels solennels au sens de la responsabilité de tous les partis, face à la gravité de la situation des finances publiques et de la lire. «C'est le pays tout entier qui est en danger», avait-il déclaré sur un ton dramatique. Mais il doit son salut moins à sa propre force qu'aux défections des autres. A commencer par celles au sein de Rifondazione comunista, le parti des «purs et durs» issu des cendres du PCI. 17 de ses 38 parlementaires ont en effet, pour empêcher «la victoire des droites», apporté leur soutien au gouvernement, refusant ainsi de suivre les consignes de leur direction.
L'hostilité à l'égard de Silvio Berlusconi l'a emporté sur les