En recevant le leader de Sinn Féin, Bill Clinton a voulu affirmer
son rôle de «médiateur» dans le conflit nord-irlandais, encouragé par les ténors de la communauté irlandaise aux Etats-Unis. Quitte à mécontenter Londres.
L'audace irlandaise de Clinton Washington, de notre correspondant - EN CHOISISSANT D'INVITER Gerry Adams, le leader de Sinn Féin, à la Maison Blanche, Bill Clinton a poursuivi le pari risqué qu'il avait entamé l'an dernier en décidant d'accorder un visa au chef de l'aile dite «politique» de l'IRA, le mouvement séparatiste d'Irlande du Nord, qui s'est engagé dans une politique de dialogue avec les autorités britanniques, annonçant il y a sept mois un cessez-le-feu qui a été rigoureusement respecté depuis. Aujourd'hui comme hier, il s'agit pour Clinton de favoriser la transition de l'Irlande du Nord vers une situation pacifique, en adoptant une politique de conciliation à l'égard de l'IRA qui s'accompagne à chaque étape d'autant de «concessions» de la part de l'organisation. Aujourd'hui comme hier, il s'agit de montrer que le dialogue est plus fructueux que l'ostracisme, le réalisme plus productif que l'anathème. Et aujourd'hui comme hier, Clinton est soucieux de montrer, sur un terrain où son instinct politique ne lui a pas fait défaut jusqu'à présent, qu'il peut jouer un rôle majeur dans la résolution d'un des plus anciens conflits armés. D'ailleurs, le parallèle inévitable a déjà été maintes fois tracé avec le rôle joué par la diplomatie américaine dans le p