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Libération

Paris et Washington affûtent leurs armes pour implanter des radars en Amazonie

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publié le 17 mars 1995 à 2h03

Rio, de notre correspondant

Espionnage, trafic d'influence au plus haut niveau, accusations de corruption: la guerre de l'ombre que se livrent la France et les Etats-Unis à propos d'un contrat de 1,4 milliard de dollars (quelque 7 milliards de francs) sur l'implantation des radars du Système de surveillance de l'Amazonie (Sivam) provoque de sérieux remous au Brésil.

Préférée ­ dans des conditions de plus en plus nébuleuses ­ au consortium français Thomson/ Alcatel, la compagnie américaine Raytheon Corporation, constructeur du célèbre missile antimissile Patriot utilisé durant la guerre du Golfe, n'a pas encore gagnée. Suite aux auditions demandées par le Congrès de Brasilia, le gouvernement brésilien vient d'ajourner la signature du contrat, initialement prévue cette semaine.

Ronaldo Sardenberg, secrétaire d'Etat aux Affaires stratégiques (SAE) et chef des services d'intelligence brésiliens, «n'était pas au courant», pas plus que le ministre de l'Armée de l'air, le général Mauro Gandra. Bombardés de questions mercredi devant la commision de la Défense nationale de la Chambre fédérale des députés, les deux membres du gouvernement, cogestionnaires du Sivam, se sont retrouvés en fâcheuse posture quand l'unique député du Parti vert, Fernando Gabeira, leur a annoncé qu'un audit réalisé il y a quelques années par le Département d'Etat, accusait Raytheon d'avoir surfacturé des équipements vendus à l'armée américaine. «Peut-on faire confiance à une entreprise capable de gruger son pro