Istanbul, correspondance
Plusieurs milliers de personnes ont assisté aux obsèques de trois des victimes, tuées par balles mercredi, en lançant des mots d'ordre de protestation contre «le gouvernement, la police, l'Islam dogmatique et les fascistes». Les forces de l'ordre ne sont pas intervenues et les cérémonies se sont déroulées sans incidents majeurs. Après les funérailles, un calme précaire régnait dans les deux communes d'Istanbul à forte majorité alevi Gaziosmanpasa et Umraniye, théâtres depuis lundi de violents affrontements armés qui ont tué au moins 26 personnes.
Les responsables locaux de la communauté alevi, tout en appelant au calme, insistent pour avoir des informations sur quelque 50 personnes portées disparues et demandent que les forces de l'ordre ne soient plus massivement présentes lors des funérailles des victimes. A long terme, ils revendiquent toujours leurs droits sur les plans culturel, religieux et politique, dénoncant les dangers de «l'Islam fanatique».
Le gouvernement, qui lundi a accusé le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) d'être à l'origine des événements, continue d'être sous le feu des critiques de l'opposition et de certains des parlementaires de la coalition «gauche-droite» au pouvoir regroupant le DYP, Parti de la juste voie (conservateur) et le CHP, Parti républicain du peuple.
Le Premier ministre, Tansu Ciller, a dénoncé hier «un grand complot fomenté par les puissances étrangères», soulignant que ces événements s'étaient déroulés après