Quand la Chine réveille sa libido

Adieu uniformes bleus, tresses sages et puritanisme des années Mao. Les récentes réformes ont bousculé les tabous de la société chinoise, qui redécouvre le sexe, en paroles et en actes, malgré les rappels à l'ordre des autorités. Mais certains obstacles, tels que la promiscuité familiale, entravent encore cette «révolution sexuelle».

Pékin, de notre correspondante - L'HISTOIRE A FAIT LE TOUR de Pékin et le très officiel quotidien des intellectuels, Clarté, a même rapporté l'anecdote: «Un couple de jeunes enseignants s'étonnait après plus d'un an de mariage de n'attendre toujours pas d'enfant. A l'examen médical, le praticien s'est apercu, à sa grande surprise, que la jeune femme était toujours vierge...» Les railleries qu'a entraîné le récit de cette mésaventure, en disent long sur l'évolution de la société chinoise face au sujet longtemps tabou de la sexualité. «Le sexe et l'argent sont devenus les deux sujets de conversation favoris des Chinois», révélait un sondage réalisé l'automne dernier par la radio d'information de Shanghai, auprès de 100.000 auditeurs.

Une pièce de théâtre d'avant-garde du réalisateur Mou Seng, intitulée A propos du sida, et jouée début décembre dans la capitale, abordait, entre autres, le thème de l'intimité: devant un public hilare, les acteurs mimaient les difficultés d'un couple souhaitant faire l'amour, mais constamment interrompu par un membre de leur entourage. Lorsqu'enfin, atteignant la cinquantaine, le coupl