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Libération

Friture sur la ligne entre Major et Clinton

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publié le 21 mars 1995 à 1h57

Friture sur la ligne

entre Major et Clinton - John Major a finalement accepté de prendre Bill Clinton au téléphone au cours du week-end, après une longue semaine où les relations entre les Etats-Unis et la Grande-Bretagne sont apparues au plus bas. La nouvelle visite de Gerry Adams, le leader du Sinn Féin irlandais, aux Etats-Unis, mais surtout les gestes appuyés de Clinton à l'endroit du mouvement dont il passe pour le représentant réel ­ l'IRA ­ ont provoqué à Londres une irritation prévisible. Le président américain, notamment, a autorisé le Sinn Féin à ouvrir un bureau à Washington et à lever des fonds ouvertement aux Etats-Unis, où la communauté d'origine irlandaise soutient de longue date, et généreusement, les mouvements catholiques d'Irlande du Nord.

Clinton pourrait être à la peine si la visite ultramédiatisée de Gerry Adams, réception à la Maison Blanche comprise, apparaissait sans retombées véritables. Et l'impression l'emporte déjà que le président américain, dans cette affaire où il s'est imposé de facto en médiateur, tient à chacun de ses interlocuteurs le langage que celui-ci souhaite entendre. Apparemment, le gouvernement britannique aurait pu oublier rapidement le plus récent épisode Adams si Clinton avait pu arracher au Sinn Féin une concession relative à la neutralisation des armes toujours détenues par l'IRA. Ouvertement et officiellement, Clinton, s'adressant aux formations paramilitaires irlandaises (de tous bords), avait lancé la semaine dernière un app