San Sebastian, envoyé spécial
ASSASSINAT d'un homme politique important ou menaces de mort explicites contre les journalistes: l'ETA se radicalise, quitte à provoquer des divisions au sein de l'extrême gauche indépendantiste. «Ils ont perdu le nord», critique Gorka Landaburu, correspondant au Pays basque de l'hebdomadaire Cambio 16, récemment descendu dans la rue avec des centaines de journalistes pour protester contre les menaces reçues par la profession.
Le 23 janvier dernier, l'assassinat de Gregorio Ordonez, leader local du Parti populaire (PP, droite), tué par l'ETA d'une balle dans la tête, dans un bar du vieux quartier, a créé un choc à San Sebastian, la capitale de Guipuzcoa, le département basque où l'influence de l'extrême gauche séparatiste est la plus forte. A 38 ans, Gregorio Ordonez, en partie grâce à son franc-parler, à ses attaques sans nuances contre le terrorisme «les chiens de l'ETA tuent parce qu'ils ne savent rien faire d'autre» , n'était pas pour rien dans la montée en force du PP à San Sebastian, donné vainqueur aux élections municipales du 28 mai prochain. L'ETA a tenté de justifier son attentat par le risque d'un «retour du franquisme» sous le masque du PP. Mais plus personne n'y croit, sauf, évidemment, les partisans d'Herri Batasuna (HB), la coalition politique proche de l'organisation terroriste, qui continue de dénoncer «les attaques contre la gauche nationaliste, victime de la torture et de la répression».
Deux jours après la mort d'Ordonez, le