Après plusieurs semaines de spéculations sur son avenir politique, Winnie Mandela a finalement perdu hier son poste de vice-ministre de la Culture. Affichant une mine sombre, Nelson Mandela a annoncé lui-même au Cap le limogeage de son ex-épouse qui vient sanctionner plusieurs «incidents d'indiscipline d'un membre du gouvernement». Première décision difficile depuis l'arrivée au pouvoir du Congrès national africain (ANC), la mesure porte un coup sévère à la carrière de l'ancienne «mère de la Nation», par ailleurs accusée de corruption.
Flanqué de son vice-président, Thabo Mbeki, qui avait déjà tenté, à deux reprises, de sauver Winnie Mandela des foudres présidentielles, le chef de l'Etat a précisé que sa décision avait été longuement réfléchie en raison «du rôle important joué par madame Mandela dans la lutte contre l'apartheid». Nelson Mandela a toutefois préféré faire valoir «les intérêts d'un gouvernement responsable et assurer le plus haut niveau de discipline» au sein de son équipe. Faute de détailler les motifs qui avaient mené au limogeage, le président sud-africain s'est contenté d'un conseil en forme de coup de semonce à son ex-épouse. «J'espère que cette décision aidera l'ex-vice-ministre à réviser sa position, à rechercher une amélioration de sa conduite aux postes de responsabilité qu'elle occupe afin que sa contribution à la société soit à la mesure de ses talents», a déclaré Nelson Mandela.
En février, Winnie Mandela avait déjà évité de peu son limogeage. Prenan