COULISSES BRASILIA
Diplomatie et business Veillée d'armes chez les soldats les plus pittoresques de l'armée brésilienne: sanglés dans les très typiques uniformes de cuir taillés pour la brousse épineuse du Nordeste semi-aride, sept cents hommes du 72e bataillon d'infanterie motorisée de Petrolina (Etat de Pernambouc) vont débarquer, en mai prochain, en Angola. Brasilia fournira en effet 20% (1.100 hommes) des 5.500 Casques bleus recrutés par les Nations unies pour y superviser l'accord de paix conclu en novembre, au terme de vingt ans de guerre civile, entre le gouvernement de Luanda et les forces rebelles de l'Unita (Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola) commandées par Jonas Savimbi.
C'est le contingent brésilien le plus important mobilisé pour une mission à l'étranger depuis la Seconde Guerre mondiale, quand une Force expéditionnaire (FEB) de 25.000 combattants avait traversé l'Atlantique pour participer à la campagne d'Italie. Sous de nouveaux habits moins tiers-mondistes qu'à l'époque, l'Itamaraty (le Quai d'Orsay brésilien) nouvelle formule repart de plus belle à la conquête du marché africain.
A en croire un analyste politique carioca qui s'exprimait il y a moins de deux mois dans les colonnes du journal O Globo, l'arrivée au pouvoir, le 1er janvier, du social-démocrate Fernando Henrique Cardoso signifiait la fin de «l'option préférentielle pour les pauvres», qui a régi la politique étrangère brésilienne au cours de ces trente dernières années. A l'épre