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Libération

Winnie et Nelson Mandela, la dernière fracture.

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le président sud-africain n'a pu protéger son ex-épouse de la dureté du combat politique et "Un long chemin vers la liberté"
publié le 1er avril 1995 à 4h32
(mis à jour le 1er avril 1995 à 4h32)

Nelson Mandela s'attribue toute la responsabilité du «problème Winnie» qui, depuis plusieurs années, alimente la saga du couple le plus célèbre d'Afrique du Sud. Pas plus qu'il n'a pu manifester à son épouse «l'immense amour» qu'il lui vouait, il n'a su la protéger des harcèlements du régime et l'aiguillonner dans sa démarche militante. D'où une dérive idéologique de Winnie qui a abouti à la dernière «déchirure». Lundi, Nelson Mandela a relevé de ses fonctions ministérielles celle qu'il avait lui-même introduit au combat politique. En raison de leur histoire séparée, Winnie s'était progressivement éloignée de la ligne modérée, réconciliatrice et de moins en moins nationaliste de son mari.

Dans son autobiographie récemment parue, Un long chemin vers la liberté, il s'en explique longuement. Celui qui s'est toujours montré «réticent à parler en public de ses sentiments», laisse pour une fois tomber le masque. On y découvre deux personnages éloignés des images en vogue. Loin de ses déboires politico-financiers, resurgit une Winnie oubliée: l'épouse au soutien indéfectible à son mari emprisonné. Imperméable aux turpitudes de sa détention, l'homme à la stature de Commandeur avoue, lui, que la douleur de la séparation l'a parfois fait sombrer. Cette «souffrance» y est livrée sans fausse pudeur. Toutefois, il sait aussi faire la part de ses responsablités de leader, forcé d'écarter la «branche pourrie» qu'est devenue, en son absence, Winnie Mandela.

Qui aurait cru le «sage de l'Afri