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Libération

L'Airbus roumain a-t-il explosé en vol vendredi? Les experts sont divisés. Après le crash, la thèse de l'attentat

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publié le 4 avril 1995 à 4h28

Trois jours après la catastrophe de l'Airbus de la compagnie

roumaine Tarom, qui a fait 60 morts vendredi, l'enquête sur les causes de l'accident n'excluait aucune hypothèse, y compris celle d'un attentat. Le directeur de l'Institut médico-légal de Bucarest, Vladimir Belis, a affirmé hier que les victimes avaient trouvé la mort à la suite d'une explosion avant même que l'avion ne s'écrase. Mais il était le seul expert à se prononcer aussi catégoriquement en faveur de la thèse d'une explosion en vol, un scénario qui, s'il se confirmait, créditerait l'hypothèse d'un attentat.

«La mort est survenue à la suite d'une explosion et non par carbonisation, comme il aurait été normal si l'explosion s'était produite au sol», a indiqué, lors d'une conférence de presse, le directeur de la morgue bucarestoise, où s'effectue la délicate identification des victimes dont les restes ont été répartis dans 200 sacs en plastique. «Si une explosion ne s'était pas produite en l'air, les corps ne seraient pas arrivés sur terre en morceaux», a-t-il ajouté. L'avion à destination de Bruxelles s'était écrasé trois minutes après le décollage à une trentaine de kilomètres de Bucarest.

Toutefois, des experts aéronautiques français, interrogés par l'AFP, jugeaient hier «improbable» une telle éventualité, estimant que, dans l'hypothèse d'une explosion en vol avec projections de débris ou en cas de rupture d'une pièce, des morceaux de l'appareil auraient été retrouvés sur plusieurs dizaines de kilomètres. Or,