La Suisse se fera discrète
pour fêter le 8 Mai 1945 La Confédération reconnaît sa dette envers les juifs.
Genève, de notre correspondant Pour la première fois, un conseiller fédéral suisse a admis les fautes commises à l'égard des juifs fuyant le nazisme. Devant la Communauté de travail judéo-chrétienne de Suisse, Flavio Cotti, le chef de la diplomatie helvétique a fait lundi soir, acte de contrition: «S'il faut éviter de jeter la pierre à la Suisse des années 30 et 40, nous ne saurions nier que'elle porte une part de la responsabilité des barbaries indicibles de ces années.» Cette déclaration intervient alors que le gouvernement paraît divisé sur l'opportunité de présenter des excuses officielles aux communautés touchées par la politique d'asile suisse de l'époque, connue sous le nom de «la barque est pleine».
Pendant des mois, le Conseil fédéral a tergiversé pour savoir s'il devait ou non célébrer l'armistice. Arnold Koller, le président de la Confédération s'était d'abord déclaré en faveur d'«une réserve et d'une réflexion silencieuse», puisque, «la Suisse n'avait été ni belligérante, ni vainqueur». Mais devant la pression de l'opinion, des vétérans, de la gauche, des médias et des parlementaires, le gouvernement helvétique a fait volte-face. Célébration, il y aura. La Suisse ne sera plus le seul pays européen à ne pas célébrer la victoire des Alliés.
Mais comment l'organiser? Faut-il inviter les représentants des Alliés avec les Allemands, le premier partenaire économique de