Le feu couve toujours dans la forêt d'Amazonie
Le président brésilien vante le tourisme vert mais laisse le défrichement se poursuivre.
Rio, de notre correspondant A une centaine de kilomètres au nord de Manaus, au voisinage de l'archipel fluvial des Anavilhanas formé par plus de 400 îlots, Novo Aïro, bourgade de 10.000 âmes sur le Rio Negro, a été dimanche le théâtre d'une visite historique placée sous le signe de l'aggiornamento économique en Amazonie. Au terme d'une tournée de trois jours dans la région, le président Fernando Henrique Cardoso a en effet exalté, en se référant au futur parc forestier qui devrait bientôt être créé sur le site, les vertus du tourisme écologique, «source inégalable d'emplois et de devises».
Livrée depuis vingt-cinq ans aux ravages de la «colonisation sauvage», l'Amazonie brésilienne commence, timidement, à explorer les voies du «développement durable» célébré en juin 1992 au Sommet de la Terre de Rio. L'«enfer vert» ne polarise plus comme par le passé les attaques des organisations écologistes contre les principales sources présumées du réchauffement du globe. Les fournaises amazoniennes 55.788 foyers d'incendies allumés par les éleveurs et détectés par satellite au cours de la seule journée du 24 août 1989, un record ont été pourtant si intimement associées aux prémices de l'apocalypse que l'ambassadeur hollandais à Brasilia accusa, en 1988, le gouvernement brésilien de passivité criminelle à l'égard de son pays, guetté, disait-on, par l'engl