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Offensive politique anti-IVG en Italie après l'encyclique papale

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publié le 6 avril 1995 à 4h25

Offensive politique anti-IVG en Italie après l'encyclique papale

Evangelium vitae, l'encyclique de Jean Paul II contre l'avortement, l'euthanasie et les manipulations génétiques déboule comme un chien dans un jeu de quilles dans la campagne pour les élections régionales du 23 avril en Italie. Le «psychodrame» ­selon les mots du juriste progressiste Stefano Rodotà­ a explosé là où sans doute on l'attendait le moins: dans la coalition de centre-gauche. Son leader, le très catholique professeur Romano Prodi, a critiqué entre les lignes la loi qui a légalisé l'interruption de grossesse en Italie il y a près de vingt ans. Le challenger de Berlusconi a tenu à revendiquer sa liberté de conscience en matière d'avortement, s'il devait un jour devenir chef du gouvernement. Plusieurs dirigeants du Parti populaire, l'ex-Démocratie chrétienne, lui ont aussitôt emboîté le pas. De façon plus surprenante, Massimo D'Alema, le leader du PDS (ex-PCI) s'est dit prêt à toute discussion, à la seule condition de «ne pas remettre en cause le droit de décider de la femme».

Ce gage de bonne volonté donné au monde catholique a été contesté avec véhémence non seulement par les femmes «de gauche», mais aussi par une partie de celles «de droite», comme l'avocate Tina Lagostena Bassi, qui fut l'une des inspiratrices de la loi et adhère aujourd'hui à Forza Italia, le mouvement de Berlusconi. Plusieurs candidats du Pôle des libertés, la coalition victorieuse des législatives de mars 1994, envisagent de faire