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Les bavures de la CIA au Guatemala

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publié le 7 avril 1995 à 4h23

Les bavures de la CIA au Guatemala

Washington, de notre correspondant La CIA a commis «quelques erreurs de gestion et de procédure» en n'informant pas les autorités américaines du rôle central de l'un de ses agents, colonel dans l'armée du Guatemala, dans la mort d'un citoyen américain et du mari guérillero d'une Américaine, Jennifer Harbury: en reconnaissant seulement, dans une déposition devant le Sénat, une culpabilité partielle de son organisation dans ce qui a dégénéré en un nouveau scandale, le directeur par intérim de la CIA, William Studeman, a plutôt relancé les critiques et les soupçons qui se multiplient autour du rôle des services de renseignements américains au Guatemala. Studeman a indiqué que la CIA avait envisagé d'informer la commission compétente du Congrès, en 1991, du rôle de son agent, le colonel Alpirez, dans le meurtre à la machette de Michael DeVine, Américain et propriétaire d'une auberge dans la jungle guatémaltèque. Mais pour des raisons inconnues, cette sage intention d'informer le Congrès aurait «disparu sous le tapis». «Apparemment vous avez de grandes moquettes à Langley» (siège de la CIA, ndlr), a rétorqué un sénateur républicain de la commission.

Mais c'est la deuxième mort reprochée à Alvarez ­celle du leader de la guérilla, Efrain Bamaca Velasquez, en 1992­ qui a précipité le scandale dans lequel la Centrale se trouve aujourd'hui empêtrée. Après plusieurs grèves de la faim de son épouse américaine, la Maison Blanche n'avait en effet appris qu