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Libération

Coulisses Washington : pression accrue sur la Turquie

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publié le 12 avril 1995 à 3h02

Pression accrue sur la Turquie

Soucieux de ne pas indisposer un allié crucial, les Etats-Unis ont été plutôt discrets publiquement sur les opérations militaires turques contre la résistance kurde dans le nord de l'Irak. Une délégation officielle américaine, menée par le secrétaire d'Etat adjoint, Strobe Talbott, devait arriver lundi soir à Ankara pour faire valoir plus discrètement auprès du Premier ministre turc, Tansu Ciller, qu'il serait bon d'envisager sérieusement la fin des opérations antikurdes ­ même si Washington approuve et «comprend» la volonté d'Ankara de réprimer le PKK, qualifié officiellement de «vicieuse organisation terroriste». L'attitude du gouvernement Clinton offre au moins la commodité de pouvoir se dispenser d'une politique plus vaste sur la question kurde et sur la politique répressive de la Turquie ­ PKK ou pas. Mais l'expédition militaire devenant par trop voyante, condamnée par les opinions occidentales et certains gouvernements européens, Talbott est en somme envoyé en mission de conseil médiatique pour faire valoir à Tansu Ciller combien l'opération lui coûte en terme d'image. Washington approuve donc toujours, mais déplore la mauvaise publicité. La politique de Clinton lui vaut du coup des alliés paradoxaux. Alors que l'hebdomadaire de la gauche libérale, New Republic, dénonçait sa complaisance proturque dans sa dernière livraison, le Wall Street Journal, dont les pages éditoriales sont le creuset d'une opposition médiatico-intellectuelle conserv