Civitavecchia,
envoyé spécial Le cardinal polonais Andrea Maria Deskur, président de l'Académie pontificale mariale et ami du pape Jean Paul II, a lui aussi veillé avec les milliers de fidèles qui lundi soir ont demandé la levée du séquestre de la statue de «la Madona des larmes de Civitavecchia». Une façon de souligner «l'extrême intérêt» que Jean Paul II porterait dit-on à cette affaire de larmes et de sang divin. Cette présence du prélat polonais témoigne en tout cas du soutien du Saint-Siège à l'évêque de Civitavecchia, Girolamo Grillo, qui demande que la statuette puisse être exposée comme toute image sainte à la vénération des fidèles. Vendredi dernier, la magistrature avait décidé de mettre sous scellés la statue qui est censée pleurer des larmes de sang,dans l'habitation de l'évêque et de mettre en examen pour abus de la crédulité populaire Fabio Gregori, son propriétaire. C'est désormais guerre ouverte entre l'évêque et le procureur.
«On veut arrêter la Madone et me demander d'être son geôlier» lâche l'évêque Girolamo Grillo, qui, pour enflammer les fidèles, n'hésite pas à parler d'«oeuvre» de Satan et de francs-maçons. Pour contrecarrer ce qu'il qualifie d'«ingérence inadmissible» dans les affaires de l'Église, le prélat menace de présenter appel au Conseil supérieur de la magistrature et même au président de la République, Oscar Luigi Scalfaro, que l'on sait par ailleurs très dévoué à la Madone. Mais lors de son prêche de dimanche, l'évêque a invité les fidèles au