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Libération

Le retour de Winnie Mandela

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publié le 13 avril 1995 à 3h05

Sa réintégration au gouvernement est provisoire.

Johannesburg, de notre correspondante Nouveau rebondissement dans la saga politico-amoureuse du couple Mandela. Quinze jours après l'avoir limogée, le président sud-africain, Nelson Mandela, a hier réinstallé son ex-épouse à son poste ministériel pour ce qui ne semble être... que quelques heures. La mesure vise à éviter une bataille juridique que le chef de l'État aurait toutes les chances de perdre. La veille, jugeant sa révocation «illégale et inconstitutionnelle», Winnie Mandela avait déposé une plainte civile contre le chef de l'État, exigeant sa réintégration au sein de l'équipe gouvernementale.

En l'absence de Nelson Mandela, en tournée dans le golfe Arabo-Persique, c'est le vice-président Thabo Mbeki qui a annoncé hier après-midi à «Winnie» «l'invalidation de son limogeage». «Le Président, soucieux d'agir dans l'esprit de la Constitution et d'éviter au gouvernement et à la nation une longue et coûteuse procédure juridique», a décidé de l'annulation de sa décision, lit-on dans le communiqué officiel.

En fait, acceptant le risque d'une situation temporairement grotesque, Nelson Mandela semble avoir voulu prendre son ex-épouse à son propre jeu. Lundi, devant la Cour suprême de Pretoria, «Winnie» s'était plainte que le chef de l'État, qui peut à sa discrétion nommer et révoquer les membres de son gouvernement, ne l'avait ni informée à l'avance de son limogeage, ni signifié par écrit les raisons ayant motivé la sanction.

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