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Libération
Reportage

New York, la mafia russe règne sur Little Odessa

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publié le 13 avril 1995 à 3h05

Le FBI a décrété priorité numéro un la lutte contre le crime

organisé débarqué de Russie.

New York, envoyé spécial Oleg Karataev est mort sur le trottoir devant le Café Arbat, l'un des nombreux établissements qui font de ce quartier de New York une Russie miniature. Sous la ligne du métro aérien, aux confins sud-est de Brooklyn, on est dans un quartier de Moscou, en plus gai et avec des magasins mieux approvisionnés. Le russe est la langue usuelle, les enseignes ou les publicités des vitrines sont en cyrillique et on trouve dans chaque épicerie le pain noir, les cornichons, les saucissons ou les poissons fumés dont les odeurs convoquent des souvenirs à chaque devanture. Naguère quartier privilégié des juifs soviétiques qui s'établissaient à New York, et surnommé «Little Odessa», Brighton Beach, à la façade océane battue par les vents, est plus que jamais le grand lieu de concentration de la russitude new-yorkaise, augmentée des vagues d'immigration nées de l'effondrement soviétique.

Oleg Karataev, ancien boxeur reconverti dans le douteux «bizness» (en russe dans le texte), est mort d'une balle dans la tête un petit matin de janvier 1994 après avoir fêté la nouvelle année à la russe. Son assassin, selon certains témoins, serait retourné ensuite faire la fête à l'Arbat avant de disparaître, sans doute rentré en Russie par l'avion du lendemain, selon la police, qui a renoncé à en savoir plus. Les témoins n'ont rien vu, ou si peu, et ont donné des adresses fantaisistes. Refrain con