Menu
Libération

Congrès de Dakar : le retour des bacilles voyageurs

Article réservé aux abonnés
publié le 15 avril 1995 à 3h00

A Dakar, les spécialistes s'alarment face au regain d'épidémies.

Dakar, envoyée spéciale Elles portent des noms bizarres et joliment exotiques. On les appelle fièvre de la vallée Rift, Hanthan, fièvre hémorragique argentine, virus d'Ebola ou fièvre de Lassa. On en connaît une centaine de cas par-ci par-là dans le monde, parfois moins. On sait à peine les reconnaître et jamais les soigner. Elles sont apparues un beau jour en Amérique dans une réserve indienne, dans une famille africaine, et elles s'étendent doucement mais sûrement à d'autres pays que des spécialistes dessinent sur la carte avec des points ou des croix selon l'importance de l'épidémie. On les appelle les nouvelles maladies même si toutes ne sont pas vraiment nouvelles. Le sida en fait aussi partie, que nul ne connaissait il y a quinze ans, sauf peut-être en des coins reculés d'Afrique où personne n'y faisait attention. On y compte des bacilles aux noms moyen-âgeux, la peste qui revient en Europe de l'Est et en Inde, le choléra qui atteint pour la première fois l'Amérique latine, le paludisme qu'on a tant de mal à endiguer et qui menace 2 milliards de personnes, la tuberculose qui provoque 3 millions de décès chaque année et même la grippe. Nouvelles ou revenues de très loin, ces maladies infectieuses que l'on croyait vaincues inquiètent les spécialistes qui se sont réunis à Dakar pour le centenaire de la mort de Louis Pasteur. Pourquoi sont-elles à nouveau parmi nous?

«Le monde est compliqué et les maladies auss