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Libération

Berlusconi sème la zizanie entre les juges italiens

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publié le 17 avril 1995 à 2h57

Il a révélé une rencontre privée avec le juge Di Pietro.

Rome,de notre correspondant Antonio di Pietro, le procureur «le plus aimé des Italiens», est soupçonné d'avoir rencontré en privé Silvio Berlusconi, avant de démissionner de la magistrature, en décembre dernier. Même les mythes peuvent s'effondrer: il lui aurait même fait part des ses doutes sur l'impartialité de l'action judiciaire que ses collègues du pool milanais Mains propres étaient en train de mener contre le magnat de la télévision commerciale. Cela a suffi pour faire imploser celui ce qui semblait être le noyau le plus soudé et incorruptible de la magistrature italienne. Une polémique entre ces magistrats se considérant jusqu'à hier comme des amis fraternels confirme l'impression que tout un chacun avait eue au moment de la démission de Di Pietro de la magistrature: l'enquête connue sous le nom de Tangentopoli pour avoir mis a nu la corruption et l'affairisme des partis de la première République, s'est terminée en queue de poisson.

C'est Silvio Berlusconi, lui même, qui a mis le feu aux poudres. Interviewé jeudi soir par la RAI, l'ancien Premier ministre laisse entendre avoir vu en privé Di Pietro: «Il n'était pas trop convaincu qu'il fallait me mettre en examen pour des délits commis quand j'étais président de Fininvest.» L'ex-magistrat réplique aussitôt: «Ce n'est pas vrai, j'assume toutes les décisions prises solidairement par mes collègues.» Le lendemain, les autres membres du pool estiment pourtant cette