Le stockage des déchets, «un scandale comparable à l'affaire du sang
contaminé»
1.300 tonnes de plutonium font de la planète une poubelle explosive.
Il existe aujourd'hui quelque 1.300 tonnes de plutonium sur la planète Terre. Et cette quantité devrait doubler dans les trente prochaines années, alors que nul ne sait le consommer civilement.
Les renégociations du traité de non-prolifération nucléaire en parleront peu. Mais le problème des déchets, évoqué dans le rapport Attali, est pourtant crucial et remet en cause notamment toute la politique française de retraitement.
«C'est un scandale comparable à l'affaire du sang, note l'ancien conseiller de Mitterrand en privé. Les scientifiques ont promis aux politiques qu'ils pouvaient contrôler le problème, et c'est faux.»
Tout réacteur civil produit des éléments radioactifs nouveaux, pour certains utilisables militairement. Dont notamment du plutonium 239 et 241. Ainsi, une centrale classique PWR de 1.000 kilowatts brûle 20 tonnes d'uranium faiblement enrichi chaque année. Et «produit», en retour, 200 kilos de plutonium.
Au total, le stock mondial de déchets, note Jacques Attali, est aujourd'hui de 100.000 tonnes. Il augmente chaque année de 7.000 tonnes dont 70 tonnes de plutonium. Or nul ne sait qu'en faire.
Le stockage souterrain a été abandonné sauf en Russie, à Dimitrovgrad, à Tomsk et à Krasnoïark, où des fuites seraient d'ailleurs apparues. Envoyer les déchets dans l'espace semblait une bonne idée. Mais, comme le signalait un ex