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Analyse

Bosnie, les imbroglios de la diplomatie et de la balistique

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publié le 18 avril 1995 à 2h57

Serbes ou bosniaques? Les thèses sur l'origine des tirs ayant causé

la mort des Casques bleus français à Sarajevo font des va-et-vient.

Sarajevo, envoyé spécial Revenons sur les meurtres de deux militaires français, dont le second, samedi, à un carrefour de Snipper Alley. Il est midi moins le quart. Le brigadier-chef Eric Hardouin travaille sur une palissade avec son élévateur. Une balle frappe le pare-brise de son engin. Des soldats de la patrouille anti-snipper, qui le couvrent, repèrent l'éclair blanc du départ de l'arme. Sans un doute, ils identifient la fenêtre d'un appartement d'un immeuble situé derrière la ligne de front, en zone serbe. Ils répliquent, obéissant ainsi à une consigne de risposte en état de légitime défense. Dans le même temps, une seconde balle atteint Eric Hardouin et le tue.

Dans leur narration du drame, officiers et porte-parole admettent une riposte «en direction du sud de la rivière». Jamais ils n'évoquent le repérage précis d'un tir en zone serbe par les Casques bleus. Pourquoi cette omission? La réponse officielle est celle-ci: «Les témoins ont vu l'éclair de la première balle, mais pas celui de la seconde: celle qui a tué. Or il semblerait que les deux balles ne soit pas du même calibre.» Il «semblerait», car la première balle n'a pas été retrouvée, seul l'impact sur le verre permet d'envisager cette hypothèse.

La Forpronu reconnaît par contre que les deux balles ont suivi une trajectoire identique. Pour envisager un meurtre bosniaque, il faut pa