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Libération

Coulisses Washington : l'épreuve de Moscou

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publié le 18 avril 1995 à 2h56

L'épreuve de Moscou

Les jours qui passent ajoutent à l'inquiétude sur l'ambiance du sommet de Moscou, que Bill Clinton et Boris Eltsine tiendront début mai dans la capitale russe juste après les cérémonies célébrant le cinquantième anniversaire de la victoire alliée. Les nouvelles déclarations du ministre russe de la Défense Pavel Gratchev, indiquant que la Russie n'appliquerait pas les dispositions du traité sur les forces conventionnelles en Europe tant que durerait la guerre de Tchétchénie, empêchent désormais Clinton de céder à la tentation qu'il avait de minimiser les sujets de discorde avec son ami Boris. Les responsables américains doivent, bien sûr, analyser plus au fond les déclarations du ministre-général, dont on savait depuis quelques semaines qu'il accordait aux traités internationaux la même valeur que l'on attribue en Russie aux contrats privés ou aux lois publiques: celle du papier où ils sont écrits. Gratchev avait déjà menacé de ne pas appliquer le traité sur les forces conventionnelles en Europe si l'Otan confirmait sa volonté de s'étendre à de nouveaux membres à l'est de l'Europe. Une Russie «isolée», devrait alors reconsidérer ses engagements sur la répartition de ses troupes dans sa partie européenne. Les déclarations de Gratchev, prenant cette fois prétexte de la guerre en Tchétchénie, ont amplifié la menace russe de faire voler en éclats l'un des traités internationaux les plus longuement et les plus âprement négociés de l'après-guerre. Et les responsa