«La guerre révèle une crise de la démocratie en Russie»
Pour Sergei Kovalev, la presse russe, sous pressions, a occulté les exactions de l'armée en Tchétchénie.
Moscou, correspondance Sergei Kovalev, conseiller du président Boris Eltsine aux droits de l'homme, dénonce depuis le début l'intervention des troupes russes en Tchétchénie. Cet ancien prisonnier politique, qui incarne pour les anciens dissidents la «conscience morale de la Russie», a multiplié les séjours dans la zone du conflit pour attirer l'attention de l'opinion publique sur les violations des droits de l'homme commises par les troupes russes. Il est parti hier à Mozdok pour enquêter sur les prisonniers tchétchènes détenus depuis janvier par les Russes dans des wagons de chemin de fer. Démis de son poste de représentant des droits de l'homme par la Douma, la chambre basse du Parlement, et considéré comme «traître» par l'armée et une partie de la classe politique, Sergei Kovalev craint l'émergence d'une dictature en Russie.
Le 9 mai prochain à Moscou, les chefs d'Etat des principaux pays occidentaux commémoreront le cinquantenaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, alors que la guerre en Tchétchénie se poursuit. Leur présence est-elle susceptible de cautionner l'intervention en Tchétchénie?
Mémorial et Human Rights Watch Helsinki, deux organisations pour la défense des droits de l'homme, ont adressé une lettre aux présidents Clinton, Mitterrand, au chancelier allemand Helmut Kohl et au Premier ministre britanni