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Bras de fer entre Washington et La Havane sur les réfugiés cubains. Un projet de loi américain menace d'aggraver la crise des balseros

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publié le 20 avril 1995 à 2h53

Bras de fer entre Washington et La Havane sur les réfugiés cubains.

Un projet de loi américain menace d'aggraver la crise des balseros La Havane, de notre correspondant La troisième réunion sur la mise en oeuvre de l'accord conclu le 9 septembre dernier à New York par les gouvernements américain et cubain pour mettre fin à la crise des balseros a commencé mardi, avec 24 heures de retard sur le calendrier initial, modifié pour de mystieuses «raisons techniques». Le climat de tension diplomatique qui règne actuellement entre Washington et La Havane n'est certainement pas étranger à cet ajournement: dans une interview publiée lundi par le New York Times, Ricardo Alarcon, président de l'Assemblée nationale cubaine, a alourdi le contentieux en n'excluant pas l'éventualité d'un nouvel exode massif de boat people (35.000 d'entre eux avaient fui cet été leur île pour gagner la Floride) vers les côtes américaines si la loi Helms était adoptée par le Congrès.

Le projet du sénateur ultraconservateur Jesse Helms prévoit en effet un durcissement et une internationalisation de l'embargo que les Etats-Unis imposent à Cuba depuis trente-deux ans. «Si l'embargo est le principal facteur qui provoque le désir d'émigrer, a déclaré Alarcon, son renforcement ne pourra qu'accentuer ce facteur.» Le responsable cubain a alors annoncé l'organisation, à partir du 3 mai, d'une «série de manifestations publiques à grande échelle à travers tout le pays» pour mobiliser l'opinion cubaine.

Ces menaces à peine