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Libération

Coup de colère préélectoral du Gabon contre la France

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publié le 22 avril 1995 à 2h47

Coup de colère préélectoral du Gabon contre la France

Omar Bongo a rappelé son représentant à Paris.

A deux jours du premier tour de l'élection présidentielle française, le président Bongo a choisi de dramatiser le malaise qui empoisonne les relations franco-gabonaises depuis l'«affaire Smalto» en rappelant son ambassadeur à Paris. Hier, le quotidien gouvernemental l'Union publiait le texte de l'intervention à la télévision nationale de Paulette Missambo, porte-parole du gouvernement: pour justifier ce qui ressemble à une menace de rupture diplomatique, elle y dénonce le «silence» du gouvernement français «face à la campagne de dénigrement et de calomnie» de la presse française. Pendant ce temps, un millier de manifestants, répondant à l'appel du Mouvement des amis de Bongo (MAB), bloquaient l'accès de l'ambassade de France à Libreville.

Rien, donc, ne va plus entre le gouvernement Balladur et le président Bongo, qui règne depuis vingt-huit ans sur un pays qui, s'est empressé de rappeler Libreville, a toujours été un fidèle allié de Paris et où les Français ont des intérêts non négligeables (le pétrole, notamment, et des bases militaires). Tout a commencé le 11 avril avec le procès du couturier Francesco Smalto, poursuivi pour avoir participé à un réseau de prostitution. Pour s'assurer la clientèle d'Omar Bongo, le couturier lui fournissait des call-girls. Au procès, celles-ci ont fait état de rumeurs concernant les pratiques sexuelles et la possible séroposité du président ga