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Libération
Reportage

Des familles dans l'attente du pire: Des psychologues se relaient aux côtés des proches des disparus

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publié le 22 avril 1995 à 2h48

Des familles dans l'attente du pire

Des psychologues se relaient aux côtés des proches des disparus.

Oklahoma City, envoyé spécial Pendant qu'au centre-ville, les équipes de secours travaillent sur les décombres, un drame silencieux et intime se déroule ailleurs, a l'écart des engins de chantiers, des blocs de béton déplacés et du brouhaha des dizaines d'équipes de télévision, dans une salle de la principale église de la ville, la First Christian Church. C'est là que la Croix-Rouge a établi son quartier général, où, à l'abri des médias écartés par l'armée, les familles et les proches de disparus sont appelés à se rendre pour se faire connaître des autorités et des services d'assistance d'urgence mis en place après l'explosion.

Ici l'émotion est intense, mélange fragile d'espoirs incertains et de craintes redoutables: tandis que la liste de victimes augmente lentement, sans pourtant que des décombres ne sorte le moindre signe de vie, les familles s'accrochent à un maigre fil: les listes ­ encore longues hier ­ de disparus, dont certains ont affiché les photos dans la salle. D'autres sortent pour lancer des appels désespérés et émouvants face aux caméras assemblées à l'extérieur, dans l'espoir que les disparus réapparaîtront comme pour clore ce cauchemar. «Pour nous, Dick est simplement parti. Et tant que ma soeur ne l'aura pas vu, nous continuerons d'attendre son retour», explique Sebrina qui vient prendre des nouvelles de son beau-frère. Mais plus le temps passe, plus tout le m