Menu
Libération

A Sarajevo, la Forpronu se plie aux brimades des Serbes de Bosnie

Article réservé aux abonnés
publié le 24 avril 1995 à 2h46

Les hommes de Karadzic bloquent l'aéroport depuis quinze jours.

Sarajevo, envoyé spécial «Nous n'accepterons plus qu'aucune mission politique ou diplomatique utilise notre (sic) aéroport tant que la communauté internationale refusera de lever les sanctions à l'encontre de la Serbie. Ce que la communauté fait contre nous, nous le faisons contre la communauté internationale et nos ennemis musulmans», a indiqué samedi le leader des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic. Cette interdiction, a-t-il précisé, inclut même les diplomates du groupe de contact, chargé d'une mission de paix en Bosnie.

Radovan Karadzic n'en est pas à ses premières fanfaronnades politiques ou guerrières sans lendemain. Cependant, celles-ci inquiètent les communautés bosniaque et onusienne à Sarajevo. Hormis l'atterrissage d'une dizaine d'avions de fret militaires, le pont aérien est interrompu depuis une quinzaine de jours. Plusieurs appareils, avec à bord des civils, ont été mitraillés avant de faire demi-tour. Dans la nuit de vendredi à samedi, les Serbes ont même bloqué l'envoyé spécial de l'ONU Yasushi Akashi et quatre diplomates occidentaux auxquels ils interdisaient de gagner le centre-ville. Cédant aux Serbes, ils sont repartis samedi après-midi pour Zagreb.

De plus, des porte-parole de la Forpronu reconnaissent que des négociations se poursuivent avec des officiers de liaison serbes, non plus pour discuter d'un éventuel contrôle sur les passagers civils transportés dans les avions de l'ONU, mais de la n